Mais à quoi joue le Medef ?

Les Echos viennent de dévoiler une liste de propositions pour l’emploi censées faire de l’objectif « 1 000 000 d’emplois », affiché par Pierre Gattaz et les siens depuis quelques mois déjà, une réalité.
Au menu : un SMIC allégé, la suppression de deux jours fériés, l’autorisation du travail le dimanche, la remise en cause des 35 heures, la levée des seuils sociaux…
Si le travail de fond est remarquable, et si ce document a l’énorme avantage d’être hyper concret (à chaque proposition est attachée une prévision du nombre d’emplois créés), nous ne pouvons que regretter la présence de certaines d’entre elles, tout à faire caricaturales.
L’idée de supprimer deux jours fériés par exemple, installe le Medef dans une posture de principe contreproductive, opposant comme trop souvent l’intérêt des salariés à ceux des entreprises. Cette idée écrase sans surprise les autres dans le résumé qui est fait par les médias du document depuis ce lundi matin. Elle est indéfendable auprès de l’opinion publique qui une fois de plus va stigmatiser un patronat trop loin des aspirations des Français, et ne retenir qu’elle, au détriment d’autres propositions bien plus constructives.
Au vu du contexte, entre des prises de positions fortes du gouvernement et un vote de confiance ce mardi, on ne peut que s’étonner de la publication de telles propositions qui vont sans nul doute braquer un peu plus syndicats et députés frondeurs, et pourraient avoir un effet très négatif sur la suite des évènements.

En mettant en avant des idées qui ne parleront ni aux salariés ni (et surtout) aux « petits » patrons (qui représentent, faut-il le rappeler, 99,9% des entreprises françaises), le Medef fait passer au second rang les deux grands chantiers prioritaires pour relancer l’emploi :

– Simplifier le Code du travail, à cause duquel trop d’entreprises sont condamnées très lourdement, premier frein à l’emploi.
– Réduire le coût du travail, le plus élevé d’Europe.

Par ailleurs, je suis totalement convaincu que les seules mesures efficaces seront des mesures simples, que tout le monde saura comprendre et s’approprier. Quant aux jours de congés, je propose de les laisser en l’état, les « petits » patrons que nous sommes n’ayant rien contre le fait que nos salariés aient du temps à passer avec leurs familles bien au contraire… Ne confondons pas temps de travail et productivité.