C’est indéniable, les patrons souffrent d’une image déplorable. Ce n’est pas nouveau diront les uns, c’est de leur faute diront les autres. Ca n’est surtout pas très grave finalement. Après tout, la plupart des chefs d’entreprises admettront exercer un métier passionnant, et trouvent généralement de bonnes contreparties au stress permanent qu’ils subissent. Le souci, c’est qu’à travers eux, c’est l’entreprise qui est aujourd’hui très mal vue. Et ça, en pleine crise de l’emploi, personne ne peut se permettre de le laisser tel quel, car ce sont bien les entreprises qui ont les clés d’un avenir meilleur.
La question mérite d’être posée : pourquoi les cadres dirigeants sont si mal vus ? Bien sûr à cause des mauvais exemples, les 5% d’entre eux qui ont des comportements inadmissibles. Mais les 95% restant sont-ils condamnés à être assimilés aux autres ? A nous, patrons, de participer activement à notre rédemption en prouvant chaque jour que nous faisons du bonheur de nos équipes la règle d’or du management. Ecoutons-les, faisons-leur confiance, bichonnons-les. A la question « pourquoi mon salarié fait-il moins bien son travail ? » arrêtons de répondre par la mise en place de procédures de contrôles plus strictes ou par des mesures punitives. Posons-nous au contraire la question de la motivation de notre collègue, de son épanouissement… Être attentif au bien-être de ses collaborateurs ne signifie pas être moins autoritaire, bien au contraire. Aujourd’hui le patron ne doit plus être simplement paternaliste, il doit savoir convaincre. Charisme et compétence sont ses meilleurs atouts et lui donneront cette autorité, bien plus que la dureté.
Un salarié attendra désormais de son patron qu’il participe à son bonheur. A l’heure où l’argent se fait rare, et où les entrepreneurs ont du mal à boucler leurs fins de mois, un « gagner moins mais vivre mieux « est d’ailleurs loin d’être hors-sujet. Et comme un salarié heureux est évidemment un salarié qui travaille mieux, tout le monde sera gagnant. Alors peut-être qu’un jour employés et patrons ne seront plus systématiquement opposés. Et peut-être qu’un jour ces derniers seront enfin bien perçus. Réhabilitons la fonction de patron, réhabilitons l’entreprise, c’est un sujet bien trop important pour le laisser de côté.
J’ai eu l’occasion de vous écouter sur Sud Radio. J’estime personnellement que, contrairement à ce que vous semblez proposer, la présence de syndicats dans les entreprises est nécessaire.Ce que je prône, c’est l’obligation d’être syndiqué comme chez nos voisins Allemands. Cela aurait pour résultat de connaitre les tendances réelles de employés, de donner un poids réel au syndicat (puisque la photos des adhérents serait plus véritable) et de rendre incontournable les négociations. il est inadmissible de reconnaître la validité d’un accord lorsque 2 syndicats sur 5 signent. Comme dans la représentation nationale il est nécessaire d’avoir l’aval d’une majorité pour appliquer une décision négociée. Si il est exact que le patron est le décisionnaire il est aussi nécessaire que ceux qui doivent exécuter aient leur mot à dire car un seul son de cloche n’est pas obligatoirement le meilleur.
adishatz.
JLP
Pousser les syndicats, y compris patronaux, vers l’autonomie financière, en leur retirant tout subside (estimé à plus de 4 milliards d’euros de subventions chaque année) leur permettraient de rencontrer la réalité à laquelle font face toutes les entreprises : être en phase avec les nécessités du marché du travail et créer chaque jour son propre avenir.
Bonjour,
Je viens d’acheter les deux bouquins … Je vis une situation très désagréable. J’étais indépendant depuis plusieurs années, et ca allait plutôt pas mal. Il y a deux ans je me suis associé pour créer une « vraie » société et embaucher autour d’un projet très novateur. Au départ tout allait bien, tant que les échéances étaient éloignées et la trésorerie suffisante, tout le monde avait l’esprit start-up. On est monté jusqu’à 8 personnes (ce n’est certes pas une multinationales, mais ca fait déjà une jolie équipe). Du jour ou l’on a du prendre une décision pas du tout agréable (ne pas pouvoir emboucher un stagiaire en CDI à la fin de son stage), tout s’est effondré, l’ambiance s’est dégradée, toutes les fautes rejetées systématiquement sur nous, bashing collectif et journalier. Aujourd’hui il ne reste plus que nous et une salariée (qui ne va probablement pas rester bien longtemps vu l’ambiance). Tout ca nous a échappé des mains sans que l’on puisse y faire grand chose (bien sur on a nos tords aussi, on aurait pu, peut-être du faire autrement, mais personne ne connaît toutes les bonnes réponses). J’ai lu des choses d’une violence inouïe à notre encontre.
Tout ca pour dire que quand tout va bien, le patron doit se préoccuper du bonheur de ses salariés, mais il ne faut pas se méprendre, le jour ou un grain de sable tombe dans les rouages de cette mécanique que l’on prend soin d’huiler tous les jours, les bonnes vieilles habitudes du « salaud de patron » reviennent très vite, et on ne peut rien y faire. Et là c’est la descente aux enfers …
Courage, ne lachez rien, vous n’êtes pas seul !