Il s’agit d’une conviction qui m’anime avec passion, portée au quotidien par le Centre des Jeunes Dirigeants depuis plusieurs mois. Après quinze mois de subventions salvatrices, c’est désormais de chiffre d’affaires dont nous avons besoin dans nos boites. Et sur ce point, la responsabilité de l’Etat, des collectivités locales et des grandes entreprises, en tant que principaux acheteurs du pays, reste très élevée.

Je vous glisse les extraits d’une interview réalisée sur France Info ce mercredi 2 juin.

 

« Il y a eu un réel soutien, assez fort, sans quoi cela aurait été une catastrophe sans précédent » pour les entreprises, a reconnu mardi 1er juin sur franceinfo Julien Leclercq. Le vice-président de l’association Centre des jeunes dirigeants d’entreprise (CJD) dit comprendre la fin progressive des aides de l’État mais réclame « des décisions cohérentes et intelligentes », de la « visibilité » et du « chiffre d’affaires pérenne ». Il en appelle à l’État, aux collectivités et aux grands groupes privés pour « qu’ils orientent leurs achats vers des PME et des TPE françaises ».

franceinfo : Les aides aux entreprises prennent fin pour certaines d’entre elles dès ce mardi, tandis que d’autres vont disparaitre progressivement, est-ce-que vous comprenez cette décision ?

Julien Leclercq : On comprend. On ronchonne régulièrement mais il faut qu’on prenne aussi le temps de saluer le soutien de l’État depuis 15 mois. Un soutien varié en fonction des secteurs. Dans la restauration, par exemple, il y a eu un réel soutien, assez fort, sans quoi cela aurait été une catastrophe sans précédent, donc on comprend cette baisse progressive. On est chef d’entreprise donc on sait ce qu’est un modèle économique et on a pleinement conscience qu’on ne pouvait pas continuer comme cela ad vitam aeternam.

Le fait que cette fin soit progressive, jusqu’à la fin de l’été, c’est une bonne chose selon vous ?

Oui, il le faut, parce qu’il y a des secteurs pour lesquels la reprise va être progressive. Je ne suis pas très inquiet concernant la restauration même si les fortunes sont diverses en fonction des établissements, notamment entre ceux qui ont des terrasses et ceux qui n’en ont pas. Mais on voit bien qu’il y a un vrai engouement des Français. Ils ont envie d’aller se poser en terrasse ou de manger dans un café donc je pense que cela va repartir très vite. Ce n’est pas le cas de l’évènementiel pour qui cela va être beaucoup plus long.

Vous pensez que ces aides ont sauvé des entreprises ?

Elles ont sauvé des entreprises et beaucoup d’emplois. Après, il faut replacer les choses dans leur contexte. On nous a interdit de faire notre métier pendant plusieurs mois donc quand vous ne pouvez pas faire votre métier, vous faites zéro euro de chiffre. Vous ne pouvez pas payer les salaires si vous n’avez pas de chômage partiel ou si vous n’avez pas de fonds de solidarité. Vous déposez le bilan en trois mois. Cela aurait été une catastrophe économique et sociale vraiment sans précédent. Donc elles ont été salvatrices, maintenant, ce qu’on attend ce sont des décisions cohérentes et intelligentes. Ce qu’on attend des collectivités, de l’État, des grands groupes privés, qui sont de gros acheteurs, c’est qu’ils orientent leurs achats vers des PME et des TPE françaises. Ils ont un rôle majeur à jouer à ce niveau-là. Les subventions, c’était hier. Demain ? C’est la visibilité et du chiffre d’affaires pérenne pour pouvoir construire et créer de l’emploi.