Je vous l’accorde, la phrase est sans doute un peu forte… Quoique… Elle émane de Pierre Gattaz, candidat à la présidence du Medef qui vient d’obtenir le soutien de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) et s’est vu du même coup propulsé grand favori à la succession de Laurence Parisot.

Soyons honnêtes, comme beaucoup d’autres entrepreneurs sans doute je me sens la plupart très loin du Mouvement des entreprises de France, l’organisation patronale ne semblant pas toujours défendre les valeurs humanistes qui sont les miennes. Voir Laurence Parisot tenter de modifier les statuts par ambition personnelle m’a plutôt fait rire et n’a rien arrangé de mon désamour pour le Medef.

Malgré tout, alors que j’étais comme d’habitude à l’écoute de Jean-Pierre Elkabbach vendredi matin, quelques mots de ce futur vainqueur potentiel ont éveillé mon intérêt. Je n’étais pas d’accord avec tout, mais il y avait beaucoup de bon sens et semble t-il une once de douceur dans les propos de Pierre Gattaz qui a pourtant la réputation d’être plutôt un combattant qu’autre chose.

Petit florilège, que je vous invite à commenter bien évidemment.

« Les chefs d’entreprise sont en souffrance, malheureux, car se sentent mal-aimés ».

« Il y a en France un problème grave de chômage. Et les clés de l’emploi sont dans les mains des entrepreneurs, qu’il faut donc aider ».

« Les entrepreneurs sont les héros de la nation. Celui qui créé un emploi, même un seul, est un héros ».

« Il faut dire aux chefs d’entreprise qu’on les aime ».

« On continue à avoir peur d’embaucher, il est faut absolument réduire cette peur ».

« Je suis apolitique. Le Medef doit être apolitique ».

« Il faut faire confiance aux entrepreneurs mais aussi à leurs équipes, car un entrepreneur n’est jamais seul ».

« Il faut faire attention au voyeurisme ». Cette dernière remarque concernait bien évidemment la publication du patrimoine de nos ministres. Et accompagnait l’annonce de ses propres revenus.

Je ne suis pas certain que le résultat de l’élection à la tête du Medef change grand-chose à la situation de ma PME. Et je continuerai j’imagine à ressentir par moments un grand malaise lorsque je me dis que cette organisation est censée me représenter, comme souvent lorsque j’entendais les propos de Mme Parisot… Mais je trouve ces phrases cohérentes, intelligentes, et justes. Alors je me dis que, pourquoi pas… Elles méritaient en tout cas d’être soumises à votre regard.