Le pavé est lancé, le débat est dans la marre… Euh, non, c’est l’inverse. Quoi qu’il en soit la tension est clairement montée d’un cran sur les plateaux télé ou dans les studios radios cette semaine. En cause, le rapport de Yannick Moreau qui proposera au gouvernement un certain nombre de réformes, dont, entre autres, celle du mode de calcul de la retraite des fonctionnaires.

Les syndicats sont furieux, et très vite Matignon a précisé que ce rapport non seulement n’était pas encore arrivé sur le bureau du Premier Ministre mais en plus n’engageait en rien le gouvernement. D’ici à croire que c’est « un sujet qui n’en est pas un » qui est dans toutes les bouches en ce moment…

Bien entendu, le patron du privé que je suis devrait se féliciter d’une mesure qui mettrait fin à une situation délicate. En effet, difficile de comprendre en ces temps de crise que les retraites des fonctionnaires continuent à se calculer sur la base des six derniers mois de salaire (toujours les plus élevés de leur carrière), contre les 25 meilleures années pour les salariés du privé.

Néanmoins, comment se réjouir à l’idée d’une réforme qui ne propose rien d’autre que de baisser la rémunération de retraités ? Je comprends évidemment l’impérieux besoin d’équité, d’égalité (rappelons que c’est  quand même l’un des trois mots de notre devise). Mais pourquoi faut-il toujours équilibrer par le bas ? C’est un peu comme pour régler les soucis entre auto-entrepreneurs et artisans, on ne réfléchit qu’à impacter négativement les AE, mais pas à aider les artisans. Ou pour encadrer les salaires des patrons. Oui, je suis en désaccord avec nombre de mes confrères, je suis pour une loi qui limite la rémunération des patrons à un certain nombre de fois celui du plus bas salaire de leur entreprise. Mais est-ce qu’une loi comme cela va véhiculer quelque chose de positif dans notre économie ?

Plutôt que de prendre de l’argent à des gens qui en ont besoin (des retraités, ou des chômeurs qui arrondissent leurs fins de mois en devenant auto-entrepreneurs), pourquoi ne pas plutôt les inciter à consommer, à investir… ? Ce que l’Etat perdra d’un côté, il le récupèrera de l’autre. A l’heure où les investissements chutent, où les créations d’emplois sont de plus en plus rares, où les boîtes n’ont plus de visibilité, où le pouvoir d’achat est en berne… Il serait grand temps d’envisager des mesures « positives », plutôt que de stigmatiser des gens pour des mesurettes qui vont nous faire gagner trois sous.

Sans parler du fait qu’il y a de vraies pistes d’économies, bien plus impactantes et surement moins « touchy » que celle-ci.