Ca n’a échappé à personne, l’auto-entrepreneuriat est dans la ligne de mire du gouvernement et devrait être réformé, même si pour le moment les membres de la majorité ne semblent pas vraiment d’accord sur les termes de cette réforme.

Le but ? Répondre à une demande croissante des artisans, en colère devant cette concurrence déloyale. Les auto-entrepreneurs paient en effet beaucoup moins d’impôts qu’eux (pour rappel, une AE paie généralement 15% de son CA en impôts depuis le 1er janvier 2013 (contre 13% auparavant).

Bien sûr, c’est un véritable soulagement. Vite ! Pour une fois qu’une mesure s’est avérée hyper efficace, il faut rapidement revenir dessus ! Comment a-t-on pu laisser dégénérer pareille situation ? D’après Les Echos, ce serait près de 5 milliards d’euros de richesses qui auraient été ainsi créés. La moitié des créations d’entreprise ces dernières années sont des auto-entreprises. Halte là !

Les détracteurs diront que la plupart ne déclarent aucun chiffre d’affaires, je répondrai que 260 000 chômeurs arrondissent leurs fins de mois grâce à ce dispositif. Ce n’est donc pas des gens aisés que nous allons toucher avec une telle réforme.

L’idée serait de limiter à 10 ou 15 000 euros la CA annuel d’une auto-entreprise, et sans doute en raccourcir la durée de vie. C’est-à-dire sonner le glas de la plupart d’entre elles, et évidemment (ça personne ne peut dire le contraire) affaiblir clairement une mesure jusqu’ici efficace. Pour rappel, l’un des objectifs du statut d’auto-entreprise était de lutter contre le travail au noir, véritable fléau pour les artisans. Il serait intéressant d’avoir un retour chiffré de l’impact de l’AE sur le « black », même si par essence c’est assez impossible à évaluer. Néanmoins on peut facilement imaginer que l’objectif est au moins en partie atteint. Qui aurait intérêt à faire machine arrière sur ce point ? Personne, il faut mieux que votre concurrent paie 15% d’impôts que 0…

Pour finir, je peux comprendre le principe d’équité… A-t-on pensé à assouplir les règles pour les artisans, plutôt que d’alourdir celles qui encadrent l’auto-entrepreneur ?

Les pigeons avaient eu gain de cause, et même obtenu une sorte d’excuses (certes, il avait fallu quelques mois), rien ne laisse penser qu’il en sera de même pour les poussions. Faut dire que piou-piou, ça fait moins peur que cui-cui.