Depuis deux semaines, le gouvernement, tente de réchauffer ses relations avec les entreprises. Opération séduction qui s’est déroulée auprès de 300 entrepreneurs à l’Elysée (clôture des Assises de l’entrepreneuriat) pour restaurer un climat de confiance. « Valoriser la place de l’entrepreneur dans la société française» et «soutenir le financement et le développement des entreprises», étaient les mots d’ordre utilisés pour charmer les chefs d’entreprise présents et forcément très à l’écoute.

François Hollande sait pertinemment que s’il veut inverser la courbe du chômage et redorer l’image de l’économie française, il doit prendre des mesures phares pour relancer l’économie (emplois, financement, investissements…) mais surtout arrêter de stigmatiser les PME, qui pour la plupart peinent à joindre les deux bouts… Car dans la mesure où elles représentent 99,9% des entreprises (source CEDEF 2010), il est évident que ce sont bien elles qui ont les clés d’une éventuelle sortie de crise. Sans entrer dans des considérations politiques malvenues, les entrepreneurs ont clairement le sentiment d’avoir été laissés pour comptes, pour ne pas dire pris pour cible depuis un an. Le phénomène des « Pigeons » reste un parfait exemple de du climat délétère entre le gouvernement et les sociétés.
Pour la première fois, il y a quinze jours, le chef de l’Etat a d’ailleurs reconnu les « malentendus » de l’hiver dernier. Il a surtout annoncé une nouvelle série de mesures notamment en vue de stimuler l’esprit d’entreprendre. Le gouvernement serait-il (enfin) conscient que sa « boîte à outils » est bien trop démunie ?

Ce que nous devons retenir de cette grande messe : des nouvelles règles sur les plus-values qui visent à simplifier leur taxation lors de cessions d’entreprises, la mise en place d’un financement pour créer des entreprises dans les zones défavorisées mais aussi la création d’un « visa entrepreneur » pour attirer les créations d’entreprises innovantes étrangères. Le Chef de l’Etat souhaite également faire participer les particuliers en créant un Plan d’épargne en actions visant à orienter une partie de leur épargne vers les entreprises. L’autre action majeure est celle de la mise en place d’un programme éducatif qui « s’inscrira dans le cadre du parcours d’information, d’orientation et de découverte du monde professionnel » de la « sixième à la terminale » ainsi que, dans l’enseignement supérieur, une formation spécifique et un accompagnement pour la création d’entreprise » auprès des jeunes.

Cette prise de conscience assez soudaine sera-t-elle suffisante pour redonner confiance et espoir aux entrepreneurs ? Ceux qui se battent pour créer de l’emploi, les pérenniser, les développer, se sentiront-ils enfin un peu soutenus ?

Affaire à suivre, bien sûr, en attendant satisfaisons-nous déjà d’être un peu considérés, ne serait-ce que dans les mots, si importants et pourtant tellement mal utilisés.