ET SI ON PENCHAIT – ENFIN – SUR LE CDI ?

L’étude de l’INSEE fera au moins autant de bruit que les propositions caricaturales du Medef de la veille. Sans surprise, le Contrat à durée Indéterminée est en décrépitude complète, passant de 50% à 5% des embauches en près de trente ans !
On entend déjà les syndicats salariés crier au scandale, fustigeant les patrons salauds, ravis de précariser les employés de leurs entreprises… Pourtant, si la provoc du premier syndicat patronal était difficilement défendable, la disparition (programmée) du CDI l’est bien plus.
La complexité du Code du Travail est sans aucun doute possible premier frein à l’embauche. L’article sur le contrat de travail fait 320 alinéas à lui seul !
Si les entrepreneurs ne l’utilisent plus, ce n’est pas par plaisir de précariser l’emploi. Faut-il d’ailleurs rappeler que si la crise de 2008 n’a pas fait plus de ravages c’est parce que les patrons de TPE et de PME (qui représentent 99,9% des entreprises françaises) ont fait du maintien des emplois leur priorité absolue (et non pas d’une éventuelle marge !). Non, si les entrepreneurs n’utilisent plus le CDI, c’est parce qu’il n’est plus du tout adapté à la situation dans laquelle nous sommes.

Et ce pour deux raisons principales :

– Le manque de visibilité des entreprises quant à leur avenir. Les PME et TPE sont pour la grande majorité dans un brouillard complet. Comment dans ce contexte continuer à s’engager sur une période sans fin
– L’inflexibilité de ce contrat. « Un CDI c’est comme un mariage, quand on y met fin ça coûte très cher ». Ajoutons à ce témoignage d’un Déplumé, que l’on est censé « épouser » le salarié sans le connaître…

Si les entreprises n’embauchent plus en CDI, c’est parce qu’elles ont peur de leur avenir (ou de leur manque de perspectives), mais aussi du risque juridique. Celui d’une condamnation devant les juridictions compétentes, qui donnent raison dans 70% des cas au salarié demandeur. Des condamnations aux montants exorbitants qui poussent de nombreuses entreprises à mettre la clé sous la porte.

Il faut absolument réformer et simplifier le Contrat de travail. Créer un contrat unique à durée indéterminée, mais avec une période d’essai de deux ans, qui permet d’assurer une bonne relation employé / employeur et pour l’entreprise de pérenniser le poste. Enfin, il faut encadrer en légiférant les sommes octroyées par les juridictions compétentes, qui sont aujourd’hui hallucinantes.