Ainsi la justice exige la fermeture dès 21h du magasin Sephora situé sur les Champs-Elysées ? L’info semble anodine, elle est pourtant la parfaite illustration de l’hérésie absolue qu’est l’opposition systématique des syndicats à toute forme d’inititative en faveur de l’emploi.  Empêcher un magasin d’ouvrir en nocturne alors qu’il déclare faire 30% de son chiffre à des heures tardives et alors que ses salariés s’affichent clairement volontaires pour travailler à ces mêmes heures (payées plus)… on marche sur la tête ! Il y aurait largement de quoi descendre dans la rue.

En pleine crise, dans un climat économique plus enclin à nous pousser au dépôt de bilan qu’à nous donner envie de développer de nouveaux business, comment serait-il possible de comprendre une telle décision ? Par manque de confiance et à cause d’une absence totale de visibilité, c’est un véritable challenge, que dis-je un sacerdoce, que d’espérer trouver de nouvelles sources de richesse aujourd’hui.

« Source de richesse », expression qui ne signifie pas « agrandir la piscine des patrons », mais bien « trouver une activité rentable qui pérennise l’entreprise et donc aussi – c’est un détail – les emplois » (je prends le temps de cette précision à mon sens utile, au vu des amalgames encore trop souvent faits).

Sephora avait réussi à trouver un créneau (horaire) porteur. Il y faisait, si on en croit la direction, un tiers de son chiffre d’affaires. Les salariés qui se portaient volontaires pour travailler le soir étaient contents de pouvoir gagner plus ?  Ce sont désormais 40 d’entre eux qui sont en danger ! Alors qui les syndicats défendent-ils ? Il y a fort à parier qu’ils ne le savent plus vraiment eux-mêmes, se plaçant dans une opposition de principe qui n’a plus lieu d’être, et qui n’avait en tout cas aucun sens dans le cas présent. C’est en travaillant main dans la main que salariés et chefs d’entreprise trouveront des solutions intelligentes. Comme celle d’ouvrir le soir par exemple.

Bien sûr, cette décision abracadabrantesque est celle d’une Cour d’Appel, et non pas d’un politique. Néanmoins les juges travaillent à partir des moyens qui leur sont fournis, et notamment à partir des lois. Il serait donc temps, MM. Hollande et Ayrault que vous légifériez sur le sujet, pour que de telles stupidités de ne reproduisent pas. Enfin si l’emploi est vraiment votre priorité.

Julien Leclercq

Julien Leclercq est chef d’entreprise. Il dirige l’agence Com’Presse, PME de 45 salariés située à Astaffort (47). Il est l’auteur de Chronique d’un salaud de patron, paru en 2013 aux Editions Les Cavaliers de l’orage et également blogueur : www.salauddepatron.fr

Et si on réconciliait patrons et salariés ?

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