En 2010, j’ai pris la direction de l’entreprise familiale à l’âge de 28 ans. Une agence de presse et de communication créée en 1999 par ma mère, autour de valeurs humaines fortes qu’elle ne retrouvait plus dans les grands groupes qui l’employaient alors. Notre PME compte aujourd’hui 45 collaborateurs environ, et a son siège dans un petit paradis cher à Francis Cabrel situé à la frontière du Gers et du Lot-et-Garonne.
Ma première prise de responsabilité remontait à un an auparavant. 2008 et 2009 sont généralement des années qui parlent aux chefs d’entreprise, c’est au milieu d’elles que j’ai découvert ce que signifiait gérer une PME. Au bord du dépôt de bilan après une chute brutale de son chiffre d’affaires et suite à l’attitude… discutable… de son partenaire financier de l’époque, Com’Presse a été sauvée grâce à ses salariés et à une prise de risque aussi énorme qu’originale de ses dirigeants. C’est pour raconter cette aventure que j’avais une première fois pris ma plume. Diffuser un message optimiste, plein d’espoir puisque nous avons pu sauver une boîte et les emplois qui vont avec alors que tout semblait perdu. Raconter une belle histoire d’entreprise, aussi, et prouver par l’exemple que main dans la main dirigeants et salariés font de belles choses. Bien loin des clichés d’une lutte des classes qui a fait son temps et que l’on devrait cesser d’entretenir. Je souhaitais également partager le quotidien d’un « vrai » patron représentatif du tissu économique français. Comprenez celui d’un dirigeant de PME, qui composent – faut-il le rappeler – 99,9% des entreprises françaises. Raconter ce que l’on vit au quotidien, plutôt en faisant rire qu’en larmoyant (cela me ressemble plus et quel meilleur vecteur que l’humour pour faire passer des messages ?), en espérant participer à ma façon à la réhabilitation de la fonction de patron.
Dans le cadre de cette première aventure « littéraire », j’ai rencontré plus de 3000 entrepreneurs à travers la France. Et bien sûr j’ai continué à m’occuper de ce qui me tient à coeur : tenter de développer ma petite entreprise qui connaît bien la crise mais s’en sort plutôt pas mal.
Je l’ai reprise – ma plume (ou plutôt mon clavier en l’occurence) -, pour partager ces échanges, riches en émotions et en anecdotes ubuesques. URSSAF, inspection du travail, conflits avec la banque, contrats gagnés ou perdus, manque de visibilité, règlementation qui change en permanence… sont les joies qui rythment mon quotidien de jeune dirigeant d’entreprise et celui de tous ceux que j’ai eu la chance de rencontrer. Bien loin des stock-options, salaire mirobolant ou encore culbutage de secrétaire auxquels je croyais être promis en devenant à mon tour un salaud de patron (d’un autre côté ça m’arrange, mon assistant n’est pas vraiment mon type).
Ce blog est celui d’un optimiste invétéré, convaincu de faire le plus beau métier du monde dans un pays merveilleux qui mérite que l’on se batte pour lui. Celui d’un jeune type qui aime faire rire plutôt que le contraire, et qui tente de défendre certaines valeurs humaines dans son entreprise. Celui d’un « petit patron » qui pense qu’il est grand temps de valoriser enfin ceux qui agissent plutôt que des les emm… pardon leur mettre des bâtons des roues, de mettre en avant ceux qui prennent le risque de créer de belles aventures dans un contexte difficile. Et qui voudrait, j’insiste, qu’on enterre – enfin – la lutte des classes.