Je suis chef d’entreprise. Enfin j’essaie.

Ce matin, j’ai appris l’annulation, ou peut-être le report, du salon des seniors, à Paris. Décision attendue, évidemment. Organisé porte de Versailles entre le salon du livre et le salon du tourisme, cet évènement qui s’adressait à une population particulièrement à risques n’avait aucune chance d’être maintenu.
N’empêche, la nouvelle fait mal, et j’imagine sans peine l’état de ceux qui travaillent depuis des mois à l’organisation de tous ces évènements annulés pour raison sanitaire (une pensée aussi pour la foire de Rouen et mes amis d’Entreprendre pour Apprendre Normandie).

Pour notre TPE, librairie et café littéraire éphémère dans de nombreux évènements, il s’agissait de l’évènement majeur des mois à venir. La nouvelle est une catastrophe économique.
Je ne mets pas l’économie au dessus de tout. L’économie doit être au service de l’Homme, de la planète, du lien social, de l’épanouissement de chacun… Nos entreprises, nos TPE et PME sont au coeur de tout ça, j’en ai la conviction. Alors oui, bien sûr, je peux tout à fait entendre qu’il y a des enjeux plus importants que la santé des boites comme la mienne. J’ajoute que j’ai plutôt tendance à faire confiance aux spécialistes de l’OMS ou du Ministère de la Santé, sans doute bien plus compétents que les millions d’utilisateurs de Facebook qui se croient aujourd’hui médecins, hier profs, avant-hier économistes…

Mais quand même (oui, il y a un mais). Je ne peux m’empêcher de me poser la question. Un virus qui a tué quatre personnes dans notre pays, trois mille dans le monde, justifiait-il le désastre économique qui se profile ? Je n’ai pas la réponse, je resterai humble sur mes compétences en matière de santé publique. Mais pourquoi cette si grand inquiétude maintenant, qui va, sans nul doute, tuer des milliers ou des millions d’entreprises sans certitude que cela change grand chose à l’évolution de ce virus.

Il y a un an et demi, Noël, notre période la plus forte, était flinguée par les gilets jaunes (je ne discute pas du bien fondé ou non, je fais le constat). Cette année, les mouvements contre la réforme des retraites ont encore une fois largement impacté nos résultats, très en dessous de nos espérances pourtant revues à la baisse.
Maintenant, le Coronamachin.

Et demain ?