Stupeur ! Mardi 14 septembre, nous apprend France Bleue, les clients qui se sont rendus au supermarché Leclerc d’Auxerre ont trouvé porte close. Pour une fois la COVID n’est pour rien dans cette fermeture brutale. Pas de panne électrique à déplorer, il ne fallait pas non plus chercher l’explication dans l’organisation soudaine d’un mouvement de grève dénonçant les conditions de travail dans la grande distribution.

Si l’enseigne a fermé l’après-midi en question, ce n’est pas sous la contrainte, mais par l’initiative libre et consentie de son directeur, Jérôme Chaufournais. Les employés eux-mêmes ont également été surpris par cette fermeture. Pourtant, cet acte avait été prémédité et annoncé une semaine auparavant. Pour preuve, ce message posté par l’intéressé sur les réseaux sociaux : « Marie [son épouse, NDLR] et moi nous étions promis, dès qu’une fenêtre de tir sanitaire allait le permettre, et au-delà des primes Macron versées, au-delà des primes de participation et d’intéressement qui viennent récompenser le résultat de tout ce travail, de nous retrouver TOUS ENSEMBLE, pour souffler un bon coup, et profiter un peu. »

Profiter « un bon coup » ensemble ? Tiens, moi qui croyais que les patrons profitent seuls. Voilà donc une décision qui vient mettre à mal un cliché tenace. Autre cliché qui en prend un coup : celui qui fait de la grande distribution un monde inhumain. Une demi-journée de chiffre d’affaires en moins, ce n’est pas anodin, ce que semblent ignorer tous ceux qui arguent que ce n’est « que de la com’ » (ça ferait sacrément cher le coup de com’…).

Reconnaissance, ambiance, esprit d’équipe, collectif… tous ces mots qui sonnent souvent creux et que l’on aime bien aligner dans les stages de management et les séminaires de team building ont trouvé, cette semaine à Auxerre grâce à Jérôme Chaufournais, un écho très concret.